« Coup de force constitutionnel » pour certains ou « coup d’état » pour d’autres, cette nuit du 25 juillet 2021, jour de la fête de la République en Tunisie, restera dans les mémoires du peuple tunisien. A 21h30, sur la page Facebook de la Présidence de la République, est diffusée une vidéo d’une réunion d’urgence au palais entre Kais Saied et les dirigeants militaires et de sécurité du pays. Il annonce dans cette vidéo l’application de l’article 80 de la constitution avec le gel de l’Assemblée des représentants du peuple, le limogeage du chef du gouvernement et s’abroge les pouvoirs exécutifs afin de sauver le pays de la crise politique, économique, sociale et sanitaire dans lequel il est plongé depuis plusieurs mois.
A cette annonce surprise, les tunisiens sont descendus dans la rue fêter cette décision, plusieurs milliers dans tous les quartiers de la capitale et des villes intérieures ont bravé le ouvre feu et confinement sanitaire pour saluer ce choix malgré les incertitudes du lendemain, tel est le ras bol du peuple envers cette classe politique et plus particulièrement du parti islamiste Ennahdha, envers cette crise économique et sanitaire qui minent le pays depuis des mois.
Sur la célèbre avenue Habib Bourguiba de Tunis, les milliers de tunisiens feront un accueil joyeux aux militaires qui viennent discrètement et calmement prendre position au pied de la statue Ibn Khaldoun après avoir fait une remontée triomphante de l’avenue.
Pris de cours, le parti Ennahdha avec à sa tête son chef Rached Ghannouchi dénonce un « coup d’état » et se rendent en petit communiqué en pleine nuit devant les grilles du Bardo, lieu de l’assemblée, pour tenter d’y rentrer, mais l’armée qui a déjà pris position les en empêche.